Pendant le premier confinement, comme beaucoup j’ai pu découvrir les joies du télétravail (pour ma part ce n'est pas ironique, c’est vraiment quelque chose que j’apprécie). Les premières semaines, je travaillais sur deux PC portables, dont un connecté à un deuxième écran 24". C’est comme ça que je travaillais au bureau, à l’époque du présentiel.
Cette solution n’a rien de confortable :
- Travailler sur deux PC différents, ça complique nettement les choses quand il s’agit de partager des fichiers entre les deux machines. Rien d’insurmontable, mais contraignant et encore plus quand ces deux machines sont sur des systèmes d’exploitation différents.
- Deux PC, ça implique deux souris et deux claviers. J’ai déjà essayé des logiciels permettant de “partager” le clavier et la souris d’un PC à un autre, sans vraiment en être très satisfait.
- La différence entre les tailles des écrans rend ce genre de configuration assez disgracieuse (je l’accorde, on est sur un "problème de riche", surtout quand on sait que certains n’ont même pas la chance d’avoir un deuxième écran).
J’ai tendance à trouver que travailler sur PC portable est de toutes façons une hérésie (le mot est peut-être un peu fort, mais ça montre bien mon amour du PC fixe). Ergonomiquement parlant déjà, travailler sur PC portable n’est selon moi possible que si on peut au moins y connecter deux écrans, via un dock idéalement, et qu’on peut donc fermer le PC portable et n’utiliser que ces deux écrans et un clavier externe. Or, mon PC portable professionnel est dépourvu de connecteur "dock" à l’ancienne et n’a pas non plus de port USB-C, qui me permettrait d’y connecter un dock ou un écran (j’étais donc condamné à me contenter d’un seul écran externe connecté en HDMI).
J’ai donc rapidement ressorti mon vieux PC fixe, qui, bien que dépassé, me permettait au moins d’avoir une configuration ergonomique (deux écrans 24" et un clavier digne de ce nom). Mais cette configuration ne m’a pas contenté bien longtemps …
Attention, les quelques liens Amazon ci-dessous sont des liens d'affiliation.
Investissements, phase I
3 écrans. Je voulais 3 écrans. Pourquoi ? Eh bien déjà parce que quitte à passer 8h par jour sur le PC (pour la partie travail, donc sans compter la soirée), autant y être bien installé. De plus, donnant des cours à distance, je sentais que 2 écrans c’était un peu juste. Je dois ouvrir un navigateur web pour l’application de visio-conférence (ce qui occupe donc déjà un écran entier), ma présentation de cours, Slack (communications pro), Discord et Messenger (communication avec les élèves), et bien souvent j’ouvre aussi au moins un terminal (pour les cours de Python, par exemple) ou une fenêtre d’une application quelconque que je veux présenter aux élèves. Tout ça ne s’est pas non plus arrangé quand j’ai commencé à utiliser OBS pour pouvoir basculer facilement entre plusieurs webcams ou fenêtres à présenter aux élèves.
Vous l’aurez compris, j’avais l'utilité d'un 3ème écran. Or, mon vieux PC fixe n’était équipé que d’une carte graphique capable de gérer deux écrans … et donc un investissement s’imposait.
J’ai donc commandé un lot de trois écrans (oui, quitte à avoir un nouveau setup, autant avoir trois écrans identiques plutôt qu’un assortiment d’écrans dépareillés), et de quoi me monter un nouveau PC fixe :
- une carte mère B450
- un processeur Ryzen3 1200
- 16go de RAM Crucial 3000mhz
- un SSD NVMe Samsung 970 EVO Plus
- une alim Corsair 450W
- une carte graphique Sapphire Radeon RX 550 (capable d’afficher sur trois écrans !)
Le tout, en comptant les trois écrans, pour un total d’environ 1000 euros. Plutôt raisonnable, quand on voit le prix des PC portables utilisés en entreprise, beaucoup moins adaptés (selon moi) pour de la productivité qu’une telle configuration.
Sans plus attendre, quelques photos du montage et le résultat final :
Quelques accessoires
Une grande partie de mon temps devant ce nouveau PC étant dédié à de la visio-conférence, j’utilisais un casque Bluetooth avec micro intégré pour avoir un son décent. Ce casque avait une qualité de son tout à fait acceptable, mais avait la facheuse tendance à être douloureux quand je devais le porter pendant 8h de cours. Sans oublier la batterie, que je devais penser à mettre en charge relativement souvent (chose que j’oubliais systématiquement, me retrouvant fréquemment sans son en plein milieu d’un long monologue). J’ai donc profité d’une promotion pour m’équiper d’un micro Trust GXT 252+ Emita monté sur son bras articulé.
Ce micro est probablement loin d’être parfait, mais il a une qualité de son qui suffit amplement pour de la visio-conférence et au moins mes oreilles ne sont plus douloureuses tous les soirs. C’est un micro dit “cardioïde”, il ne prend donc le son que dans une direction précise, évitant tout écho avec mes enceintes (un vieux 2.1 Logitech acheté une vingtaine d’euros, allumé 24h/24 depuis bientôt pas loin d’une dizaine d’années et qui fonctionne toujours aussi bien. Chapeau Logitech !).
Vous l’aurez peut-être remarqué sur les photos ci-dessus, mais les trois écrans que j’ai choisi ne possèdent pas de pieds réglables en hauteur. Là encore, c'est un point important quand on parle d'ergonomie ! Le problème est bien visible sur la photo ci-dessous, ou je compare les nouveaux écrans avec un écran Dell du boulot emprunté pendant le confinement.
Les pieds d’origine étaient aussi plutôt encombrants. Je me suis donc fait offrir (merci les parents !) deux bras articulés pneumatiques, un simple et un double, de marque Invision. J’ai décidé de prendre cette marque après lecture des commentaires clients, qui étaient plutôt bons sur ces bras, contrairement à leur concurrents (qui souffraient à priori de problèmes de stabilité). J’ai aussi fait le choix de prendre plutôt un bras double et un bras simple qu’un seul bras pour les trois écrans, là encore en me basant sur les commentaires médiocres des bras permettant de fixer trois écrans. Je n’avais pas la certitude que ce choix conviendrait et que je pourrais positionner les écrans comme je le désirais, et finalement je suis très satisfait : en plus d’être très stables et de me permettre le positionnement parfait de mes trois écrans, le fait d’avoir deux bras évite d’avoir le socle d’un unique bras directement dans mon champ de vision sous l'écran central.
Quelques photos de l'installation des bras, du câble-management réalisé, et du résultat final :
J’ai aussi changé ma souris, et j’utilise maintenant une Logitech MX Master. J’en suis vraiment très satisfait, à l’exception du problème habituel : le fabricant n’a pas daigné sortir une application compatible Linux.
Et pour finir, j’ai récemment remplacé mon clavier Logitech Illuminated par un clavier mécanique custom (voir l’article qui y est dédié), et je ne regrette vraiment pas ce choix !
Investissements, phase II
J’aurais pû m’arrêter là … mais assembler cette première configuration m’a redonné envie de jouer sur PC. La configuration ci-dessus me permettait déjà de jouer à des jeux comme Satisfactory ou No Man’s Sky (le tout sur Linux, mais ça c’est un autre sujet !) dans une qualité tout à fait raisonnable, mais la sortie de Cyberpunk 2077 approchait, et Microsoft Flight Simulator 2020 me faisait vraiment de l’oeil.
J’ai donc commencé par changer la carte graphique, qui était vraiment le composant le plus juste du PC. Je l’ai remplacée par une XFX RX 5700XT Thicc III Ultra, monstrueusement encombrante (son nom aurait pourtant dû me mettre la puce à l’oreille) mais ce qui se fait de mieux parmi les cartes graphiques d’ancienne génération AMD. Je l’ai achetée pour environ 400 euros, au bon moment manifestement, puisqu’à l’instant où j’écris ces lignes, elle est affichée à 1245 euros sur Amazon (et semble introuvable ailleurs). Pourquoi AMD ? Parce que je suis sur Linux, et que comme dirait Linus Torvalds : “Fuck Nvidia”. Plus sérieusement, je préfère avoir des drivers stables, et je ne crois pas que les quelques technologies exclusives proposées par Nvidia valent vraiment la différence de prix avec ce que propose AMD.
J’ai ensuite eu la chance de pouvoir commander un Ryzen5 3600XT en promotion à 200 euros, anticipant que mon processeur allait maintenant devenir le composant le plus sous-dimensionné de cette nouvelle configuration. Et là, c’est mon alimentation de 450W qui n’allait plus suivre … j’ai donc craqué pour une Corsair semi-modulaire en 750W, à une période où les alimentations commençaient à être en rupture de stock partout. Ajoutez à cela de la RAM Corsair Vengeance RGB Pro (c’est bien connu, le RGB ça améliore les performances), 2x8Gb en 3200mhz, ainsi qu’une nouvelle carte mère Asus Prime X570 …
Bref, vous l’aurez compris, j’ai finalement changé entièrement de configuration, à l’exception du boîtier et du SSD NVMe (pour l’instant, en tout cas). Ah, et pour conclure cette longue série d’investissements, il s’est avéré que le ventirad d’origine du Ryzen5 n’était pas aussi bon que celui du Ryzen3. J’ai donc pris un watercooling dit “all-in-one” (AIO) Corsair H100i RGB Platinum SE, qui maintien le Ryzen5 au frais tout en étant très silencieux.
Quelques photos du montage ci-dessous :
En terme de performances, je n’ai pas pris le temps de lancer de quelconques benchmarks, mais :
- Cyberpunk 2077 tourne en “ultra” 1080p, entre 70 et 80fps.
- Flight Simulator tourne en “high” sur le triple screen, soit une résolution de 5760x1080 (soit 75% d’une résolution 4k).
Pour conclure
Si on fait le total, on dépasse les 2000 euros de budget. J’aurais pu avoir une configuration plus puissante pour ce prix, mais il aurait fallu que j’investisse cette somme d'un seul coup. En faisant le choix de prendre une première configuration plus légère et la faire évoluer sur plusieurs mois, je me suis contenté d’un investissement initial moitié moins important. En plus, ma configuration est largement suffisante pour l’utilité que j’en ai, que ce soit professionnellement ou pour jouer quand l’envie me prend.
L’inconvénient ? J’ai une carte mère B450, un Ryzen3, 16go de RAM et une alim de 450W “en trop”. Sauf que j’avais anticipé cet inconvénient, et j’avais déjà prévu l’utilité de ce matériel : me monter un homeserver/NAS, afin de remplacer mon ancien NAS vieillissant. Je n’en dis pas plus à ce sujet, celà méritera une entrée ultérieure sur le blog/portfolio.
Il me reste à vous présenter la partie “software”, puisque cette machine tourne sur Arch Linux, avec un tonne de scripts et de personnalisation maison (mais cela mérite bien un article dédié).
Le résultat final, le setup parfait pour télétravailler :